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Le statut culte d’Evil Dead II doit beaucoup à l’apport décisif de ce scénariste

Le succès et le statut culte d’Evil Dead II reposent en grande partie sur l’apport déterminant d’un scénariste dont les idées et le style ont marqué le film, lui permettant de s’imposer comme une référence du genre.

Le succès et le statut culte d’Evil Dead II reposent en grande partie sur l’apport déterminant d’un scénariste dont les idées et le style ont marqué le film, lui permettant de s’imposer comme une référence du genre.

Quand la comédie rencontre l’horreur : l’héritage de Scott Spiegel

En plein cœur des années 1980, deux cinéastes atypiques, Sam Raimi et Scott Spiegel, s’apprêtaient à sortir de l’ombre. Si le grand public se souvient surtout du réalisateur d’« Evil Dead », il serait injuste d’oublier celui qui a insufflé un esprit burlesque à ce qui allait devenir un classique du genre. La récente disparition de Spiegel, à 67 ans, vient rappeler combien son humour déjanté, inspiré par les Three Stooges, a marqué toute une génération.

L’improbable genèse d’un chef-d’œuvre décalé

Au départ, rien ne prédestinait « Evil Dead II » à bousculer les codes. Le premier film n’avait guère rencontré de succès lors de sa sortie américaine en 1981, malgré un culte grandissant chez les amateurs éclairés — dont beaucoup, comme moi, découvraient son univers halluciné dans les pages glacées du magazine Fangoria. C’est seulement grâce à un bouche-à-oreille insistant que la curiosité s’est transformée en attente fébrile d’une suite.

Pourtant, après l’échec commercial de « Crimewave », réalisé par Raimi et co-écrit avec les frères Coen, le duo semblait dans une impasse artistique. L’offre tentante d’adapter Stephen King est repoussée ; au contraire, ils misent sur la réinvention radicale de leur propre mythologie. Le producteur légendaire Dino de Laurentiis, soutenu par Stephen King lui-même, débloque finalement un budget décisif (3,6 millions de dollars), mais impose des restrictions : il faudra faire plus… avec moins.

Entre folie slapstick et gore assumé : une alchimie unique

Ce virage sera orchestré par Spiegel. Il convainc son complice de délaisser le pur frisson horrifique au profit d’une approche où le rire se mêle aux effusions sanglantes. Pour la première fois dans le genre, on ose mixer gore cartoonesque et gags hérités des films amateurs tournés dans leur jeunesse — l’idée délirante du combat contre une main coupée provient directement d’un court-métrage oublié signé Spiegel.

Parmi les trouvailles les plus marquantes :

  • L’utilisation inventive du slapstick pour dynamiter la peur traditionnelle.
  • L’économie narrative imposant une atmosphère claustrophobe autour du personnage d’Ash (Bruce Campbell).
  • L’influence diffuse, mais persistante des trois compères stooges dans chaque scène clé.

Un parcours atypique et influent jusqu’à Hollywood

Après cette réussite hors norme, Spiegel se distingue derrière la caméra avec « Intruder », et participe à l’émergence de figures majeures comme Quentin Tarantino — c’est lui qui présente ce dernier au producteur Lawrence Bender. Les anecdotes abondent : blagues potaches entre futurs oscarisés (les Coen, Frances McDormand…), objets cultes comme le paquet de céréales Fruit Brute aperçu dans « Pulp Fiction », clin d’œil direct à Spiegel.

Derrière le farceur invétéré se cachait un artisan humble dont la créativité aura redéfini les frontières du cinéma d’horreur moderne. Son influence reste palpable ; sa disparition laisse orpheline toute une famille de mordus du septième art.

Source originale: www.begeek.fr

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