Le film Évanouis devait initialement se conclure sur une note sombre, mais cette fin a finalement été modifiée après les retours des spectateurs lors des projections tests. Les réactions du public ont ainsi influencé la version finale diffusée en salle.
Le film Évanouis devait initialement se conclure sur une note sombre, mais cette fin a finalement été modifiée après les retours des spectateurs lors des projections tests. Les réactions du public ont ainsi influencé la version finale diffusée en salle.
Retour en force du cinéma original au box-office
Les spectateurs redécouvrent aujourd’hui le plaisir de se rendre en salle pour des œuvres qui ne reposent ni sur les super-héros, ni sur des franchises éculées. Le phénomène est palpable avec le triomphe inattendu de Évanouis, réalisé par Zach Cregger. À l’instar de « Sinners » signé par Ryan Coogler, ce film démontre qu’un public adulte existe toujours, avide d’histoires originales dotées de vraies ambitions de production. Les studios, tentés par la sécurité financière des franchises, passent peut-être à côté d’une manne que ces projets singuliers peuvent générer.
L’influence décisive des projections test
Mais l’aventure d’un film comme Évanouis ne s’arrête pas à sa sortie en salles. Derrière le rideau, le processus de fabrication révèle un équilibre subtil entre vision artistique et attentes du public. Lors des premières projections test, un élément crucial a émergé : la fin choisie initialement par Zach Cregger a laissé les spectateurs perplexes, voire insatisfaits. Comme il le confie lui-même à Inverse : « À l’origine, cette voix off finale n’existait pas. Je voulais simplement terminer sur le regard de [Matthew]. Mais les gens n’étaient pas ravis. » Devant l’insistance générale — « Cela ne peut pas être la fin ! » — une narration supplémentaire a été intégrée pour apporter une forme de clôture.
Quand le compromis scénaristique s’impose
Difficile pourtant d’y voir une défaite pour l’intégrité artistique du projet. Si les années 1980 nous ont habitués aux suites opportunistes et à la logique du coup sûr, il semble aujourd’hui qu’un compromis reste possible sans trahir l’œuvre. L’exemple cité du film « Risky Business », où une fin plus heureuse fut imposée, illustre bien cette tension permanente entre exigence créative et réponse aux attentes du marché.
Ce que propose vraiment la conclusion remaniée de Évanouis, c’est une forme d’honnêteté crue : malgré la disparition de la sorcière Gladys, les enfants et leurs familles restent durablement marqués. La narration affirme que « les parents d’Alex ne s’en sont jamais remis et la plupart des enfants demeurent dans un état semi-catatonique ». Un constat amer qui résonne avec notre époque, où il n’y a parfois « pas de retour à la normale », même après avoir vaincu le mal.
Derrière le succès, la fragilité d’un équilibre
Le cas Évanouis témoigne de la délicate alchimie entre innovation cinématographique et impératifs commerciaux. Les studios hésitent encore à sortir des sentiers battus, mais, preuve en est aujourd’hui, quand ils osent investir dans l’originalité et écouter leur public — tout en restant fidèles à une certaine noirceur — ils remportent parfois leur plus grand pari.
Source originale: www.begeek.fr