Malgré son succès, le film Jurassic Park illustrait les failles évidentes d’un parc bâti sans mesures de sécurité élémentaires.
Malgré son succès, le film Jurassic Park illustrait les failles évidentes d’un parc bâti sans mesures de sécurité élémentaires.
Quand la fiction révèle nos angles morts
Voilà plus de trente ans que le film Jurassic Park continue d’alimenter débats et analyses, non seulement pour sa place dans l’histoire du cinéma mais aussi pour son regard acerbe sur les dangers de l’ambition humaine. Au fil des années, le mythe s’est confronté à l’expertise scientifique moderne, soulignant à quel point la gestion désastreuse du parc orchestré par John Hammond aurait pu être évitée.
Sous-estimer les fondamentaux : une erreur fatale
En discutant récemment avec le journaliste Chris Killian de ComicBook, le responsable animalier en chef de Colossal Bioscience, Matt James, n’a pas mâché ses mots quant aux véritables failles du parc imaginaire. Selon lui, « le parc fut bâti dans une zone cyclonique, dépendant exclusivement de clôtures électriques sans aucun générateur de secours ! », un choix qui défie tout bon sens selon les standards actuels de sécurité animale. James propose une solution simple et pragmatique :
- Murs en béton pour contenir efficacement les animaux.
- Clôtures électriques en complément.
- Systèmes électriques doublés par des générateurs redondants.
Un dispositif élémentaire qui, s’il avait été mis en place, aurait probablement rendu le film bien moins palpitant… mais infiniment plus sûr.
Derrière John Hammond, une chaîne d’irresponsabilités
La sécurité n’était pourtant pas la seule négligence. En analysant l’organigramme fictif du parc, difficile d’ignorer la responsabilité partagée : Robert Muldoon, chef de la sécurité et gardien des animaux, semblait conscient des dangers sans toutefois imposer les mesures basiques nécessaires. Était-il écouté ? Ou bien victime d’une culture managériale dominée par l’optimisme aveugle et l’économie de bouts de chandelle ? Le script original laisse planer le doute : la catastrophe était-elle écrite d’avance par un manque structurel d’écoute ?
L’envers du décor technologique et réglementaire
Enfin, Matt James s’est penché sur les fantasmes nourris par Hollywood autour des avancées scientifiques actuelles, citant notamment l’exemple des « artificial wombs » (utérus artificiels) qui suscitent autant d’inquiétudes que d’espoirs. Contrairement au rêve solitaire de Hammond, il rappelle que toute entreprise innovante comme Colossal Bioscience évolue aujourd’hui sous le contrôle étroit de multiples agences telles que l’USDA, l’EPA, ou encore la FDA. Et si Hollywood aime oublier ces contraintes réglementaires pour dramatiser ses récits, dans la réalité, impossible pour quiconque d’agir sans supervision ni autorisation.
En définitive, peut-être que le véritable « méchant » du film n’était pas un individu ou une créature échappée… mais une absence criante de régulation – tout aussi dangereuse que les dinosaures eux-mêmes.
Source originale: www.begeek.fr