La série Star Trek, imaginée par Gene Roddenberry, s’appuyait sur une philosophie précise, synthétisée en un acronyme de quatre lettres. Cette boussole conceptuelle a influencé les intrigues et l’esprit humaniste qui caractérisent l’univers culte.
La série Star Trek, imaginée par Gene Roddenberry, s’appuyait sur une philosophie précise, synthétisée en un acronyme de quatre lettres. Cette boussole conceptuelle a influencé les intrigues et l’esprit humaniste qui caractérisent l’univers culte.
Le symbole IDIC : entre philosophie et merchandising
Si le sigle IDIC – pour « Infinite Diversity in Infinite Combinations » – est aujourd’hui indissociable de l’univers de Star Trek, sa création n’a pas été exempte de controverses. L’introduction du symbole, un triangle serti d’un petit joyau posé sur un disque circulaire percé, apparaît pour la première fois dans l’épisode « Is There In Truth No Beauty? », diffusé en octobre 1968. Imaginé par le costumier William Ware Theiss, il devait représenter la philosophie centrale des Vulcains, peuple prônant la force née de l’hétérogénéité et l’épanouissement par le pluralisme.
Pourtant, derrière cette portée universelle se cache une histoire plus terre-à-terre. Le créateur de la série, Gene Roddenberry, a vu dans ce nouvel artefact une opportunité commerciale. Jamais à court d’idées lorsqu’il s’agissait de marchandiser son œuvre, il espérait que pins et colliers à l’effigie du symbole séduiraient les fans. Ce pragmatisme n’a pas été du goût de tout le monde : Leonard Nimoy, interprète emblématique de Spock, a vertement critiqué cette démarche purement lucrative dans son autobiographie, considérant qu’elle trahissait quelque peu l’esprit initial de la série.
Une utopie télévisuelle aux accents militants
Mais au-delà des coulisses, c’est bien sur les écrans que l’IDIC s’est imposée comme le cœur battant de l’idéal trekkien. La diversité y transcende les espèces et les origines. Dès ses débuts, Star Trek révolutionne la télévision américaine en rassemblant sur le pont de l’Enterprise des personnages issus d’horizons variés : un officier russe au cœur de la Guerre froide, une femme afro-américaine occupant un poste à responsabilité ou encore un ingénieur écossais incarné par un Canadien d’origine irlandaise.
L’inspiration réelle derrière la fiction
George Takei, alias Sulu à l’écran, porte aujourd’hui encore cet héritage avec fierté. Pour lui, la philosophie de l’IDIC, découverte lors d’un entretien sur « The Sackhoff Show », faisait déjà écho à sa propre vision avant même son arrivée dans la série. Il souligne combien cette approche inclusive fut déterminante pour donner chair au rêve roddeberrien d’un futur débarrassé des préjugés.
Voici quelques exemples marquants rappelés par Takei :
- Nichhelle Nichols incarne une pionnière parmi les femmes noires à la télévision américaine.
- L’intégration d’un personnage russe en pleine tension Est-Ouest relève presque du manifeste.
IDIC, un message toujours d’actualité ?
Au fil des décennies, IDIC est devenue plus qu’un simple ornement ou slogan : elle incarne une vision progressiste que la franchise ne cesse de défendre face aux vents contraires du monde réel. Dans un contexte où programmes et initiatives en faveur de la diversité sont fragilisés voire remis en cause aux États-Unis, l’appel lancé par Star Trek résonne comme jamais : continuer à avancer ensemble vers un avenir meilleur implique nécessairement d’écouter toutes les voix et d’accueillir chaque différence.
Source originale: www.begeek.fr