Plusieurs films remarquables sortis récemment ont su séduire le public et la critique, mais n’ont pourtant pas donné naissance à des suites ou univers étendus. Retour sur ces œuvres qui auraient mérité d’inaugurer de véritables franchises cinématographiques.
Plusieurs films remarquables sortis récemment ont su séduire le public et la critique, mais n’ont pourtant pas donné naissance à des suites ou univers étendus. Retour sur ces œuvres qui auraient mérité d’inaugurer de véritables franchises cinématographiques.
Quand la magie du film unique laisse un goût de trop peu
Il y a des œuvres qui, tout en se suffisant à elles-mêmes, suscitent chez le spectateur cette petite frustration délicieuse : pourquoi n’en avoir eu qu’une seule ? Hollywood s’est habitué à dérouler les tapis rouges pour des franchises promises dès leur genèse, souvent au détriment de l’envie de raconter simplement une histoire complète. Pourtant, certains titres récents tranchent par leur singularité assumée et laissent dans leur sillage ce doux regret.
Des univers riches, trop vite refermés
Prenez par exemple l’irrésistible duo imaginé par Kristen Wiig et Annie Mumolo. Leur film bourré de dialogues pétillants regorge d’énergie et pose les bases d’une véritable saga comique – ne manquerait-il que des destinations rimant avec « Star » ? La recette semble parfaite et pourtant, le monde n’a eu droit qu’à un unique opus. Même constat avec l’attachant Marcell the Shell, dont la curiosité naturelle aurait pu nourrir mille découvertes supplémentaires à l’écran.
L’animation n’est pas en reste : difficile d’imaginer que le très inventif The Mitchells vs. the Machines, paru sur fond de pandémie, n’aura pas trouvé le chemin d’une suite alors que ses thématiques modernes (et désormais, celles de l’IA générative) résonnent toujours plus fort. Quant à Nimona, sauvée in extremis des limbes du rachat Disney-Fox, elle possède un univers graphique et narratif si singulier qu’on rêve déjà d’autres escapades.
L’audace ou l’abandon : question de genre… ou de finances ?
Plusieurs facteurs expliquent ce choix de ne pas donner suite. Pour des films comme Bad Trip, où le concept repose sur la spontanéité face à un public non averti, difficile d’imaginer réitérer l’exploit sans perdre en authenticité – mais qui refuserait une nouvelle dose de cette comédie déjantée autour de l’amitié et la générosité inattendue des inconnus ? Dans le registre du frisson, The Pope’s Exorcist brille moins par son scénario que par la performance exubérante de Russell Crowe, dont le personnage mériterait à lui seul une série entière d’affrontements démoniaques.
Voici quelques œuvres dont on imagine aisément les futurs possibles :
- Rebel Ridge, thriller porté par un Aaron Pierre magnétique, pourrait ouvrir la voie à une galerie d’enquêtes à travers l’Amérique profonde.
- L’univers de Nimona fourmille encore de promesses non explorées.
- Les Mitchells seraient tout désignés pour croiser la route de nouvelles menaces technologiques.
L’espoir persiste pour ces « one-shots » exemplaires
Si la logique industrielle pousse vers les franchises préméditées, ces films venus seuls rappeler qu’un récit complet peut aussi être synonyme d’inspiration. Leur existence nourrit un espoir fragile, mais tenace : celui que, parfois, la magie du cinéma sait aussi résister au culte du « toujours plus ». On ne peut s’empêcher d’y croire — et secrètement, d’espérer voir ces mondes s’ouvrir encore.
Source originale: www.begeek.fr