Le film d’animation KPop Demon Hunters, produit par Netflix, a connu une transformation majeure au cours de sa conception. Ce bouleversement créatif s’explique par l’influence déterminante d’un succès populaire issu de l’univers cinématographique Marvel.
Le film d’animation KPop Demon Hunters, produit par Netflix, a connu une transformation majeure au cours de sa conception. Ce bouleversement créatif s’explique par l’influence déterminante d’un succès populaire issu de l’univers cinématographique Marvel.
Un tournant pour l’animation : l’héritage de « Spider-Verse »
Depuis la sortie de Spider-Man: Into the Spider-Verse, le paysage de l’animation contemporaine a connu un bouleversement comparable à celui introduit par Toy Story. En alliant habilement textures 2D, techniques d’animation hybrides et jeux sur les cadences d’images, le film a insufflé un souffle neuf à tout un secteur. De ce succès est née une vague d’expérimentations formelles : des productions telles que Teenage Mutant Ninja Turtles: Mutant Mayhem, The Wild Robot ou encore Nimona ont chacune décliné à leur façon cet art du mélange entre éléments en deux et trois dimensions.
L’ascension fulgurante de « KPop Demon Hunters »
Pourtant, c’est avec un autre projet signé Sony Pictures Imageworks que la surprise s’est produite cette année. Sorti en fanfare, KPop Demon Hunters a très vite conquis le public. À la fois phénomène sur Netflix — il décroche le titre de film le plus visionné de la plateforme — et succès en salles, il doit beaucoup à ses choix artistiques audacieux. On y suit une héroïne membre d’un groupe féminin de K-pop, dont les chansons forment une barrière magique contre des démons prêts à envahir notre monde ; le tout se déroule alors qu’une nouvelle menace pointe le bout de son nez : un boys band démoniaque.
Le film doit sa réussite à un savant cocktail : personnages marquants, intrigue soignée, bande-son entêtante et visuels spectaculaires. Son animation retient particulièrement l’attention, flirtant avec l’esthétique anime sans jamais tomber dans la copie.
Choix créatifs et innovations techniques
L’influence du Spider-Verse, loin d’être imitée à la lettre, a nourri la réflexion des créateurs. La coréalisatrice Maggie Kang, après avoir assisté à la première du film phare de Sony, confiait : « C’était tellement éblouissant… inutile d’essayer de rivaliser directement avec eux. » Plutôt que d’imiter le mariage 2D/3D ou les textures graphiques typiques, l’équipe s’oriente vers une animation intégralement en CGI. L’idée : tirer parti du langage visuel japonais tout en évitant les artifices superposés.
Parmi les subtilités techniques qui distinguent le film :
- Les humains sont animés « sur 2s », soit douze images par seconde — apportant ce grain imparfait et dynamique propre à l’anime.
- Les démons bénéficient quant à eux de mouvements en pleine fluidité (24 images/seconde), renforçant leur supériorité surnaturelle.
Pour obtenir des expressions aussi exagérées que dans les dessins animés japonais, l’équipe dirigée par Chris Appelhans a adopté une démarche proche du modelage traditionnel plutôt qu’un simple empilement d’effets numériques.
L’impossible adaptation en live-action ?
C’est sans doute dans son rapport intime à l’image animée que KPop Demon Hunters tire sa singularité. Comme le soulignent ses concepteurs : « Aucune version en prise de vue réelle ne pourrait restituer ces trouvailles visuelles. » Le film s’impose ainsi comme une étape majeure pour l’avenir de l’animation… et rappelle qu’innover passe souvent par savoir emprunter sans copier.
Source originale: www.begeek.fr