Il y a 21 ans jour pour jour, le film d’arts martiaux porté par Jet Li franchissait un cap historique au box-office, établissant un record qui demeure inégalé à ce jour dans l’industrie cinématographique.
Il y a 21 ans jour pour jour, le film d’arts martiaux porté par Jet Li franchissait un cap historique au box-office, établissant un record qui demeure inégalé à ce jour dans l’industrie cinématographique.
Un exploit singulier pour le cinéma martial
Sorti il y a exactement vingt ans en Amérique du Nord, le film Hero, réalisé par Zhang Yimou et porté par la star internationale Jet Li, demeure une véritable exception dans l’histoire du box-office. Bien que les films d’arts martiaux connaissent depuis longtemps une base de fans solide, rares sont ceux qui accèdent au sommet des entrées outre-Atlantique. Pourtant, le long-métrage reste à ce jour le dernier film en langue chinoise à avoir décroché la première place au box-office nord-américain. Un record qui interpelle encore aujourd’hui, à l’heure où la réussite commerciale des œuvres étrangères sur grand écran se fait de plus en plus rare.
L’apport décisif de Quentin Tarantino
Le parcours de Hero vers le public occidental n’a pas été linéaire. Sorti initialement en Chine et à Hong Kong dès 2002, il aura fallu attendre deux ans avant que le film ne s’impose sur les écrans américains, grâce notamment à l’engagement passionné de Quentin Tarantino. Véritable ambassadeur du cinéma asiatique à Hollywood après ses propres succès avec Kill Bill Vol. 1 et Vol. 2, Tarantino devient alors la figure marketing du projet aux États-Unis, offrant au film une visibilité inédite via la mention « Tarantino presents ». Cette stratégie paie : lors de sa sortie américaine en août 2004, Hero débute avec 18 millions de dollars et conclut sa course à plus de 53 millions — un exploit absolu pour une œuvre sous-titrée.
L’exception plutôt que la règle au box-office
Ce succès éclatant contraste avec la trajectoire habituelle des films d’arts martiaux sur le marché occidental. Depuis l’âge d’or marqué par Bruce Lee, peu d’œuvres du genre ont su transcender leur statut culte pour s’imposer en salle. Certes, quelques exceptions existent — on pense à « Everything Everywhere All At Once » ou encore à la franchise « John Wick » — mais globalement, les productions telles que « The Raid », « Ip Man » ou encore certains titres phares avec des figures comme Tony Jaa, voient leur carrière limitée aux cinémas spécialisés avant d’être propulsées sur les plateformes ou supports physiques.
Dans cette industrie, la majorité des films majeurs connaît sa gloire ailleurs que dans les salles obscures :
- Bouche-à-oreille entre passionnés via VHS, DVD puis streaming ;
- Cultes bâtis sur Netflix ou YouTube autour de séries ou sorties directes ;
- Célébrités locales comme Iko Uwais, dont le rayonnement se développe surtout hors des multiplexes traditionnels.
D’une salle obscure au salon : nouvelle donne pour les arts martiaux ?
À l’ère du numérique, les succès du genre semblent migrer durablement vers la sphère domestique. Les aficionados s’échangent désormais titres et recommandations en ligne, faisant émerger des phénomènes mondiaux loin du tapis rouge hollywoodien. Mais tout compte fait, lorsque surgit une réussite inattendue comme celle de Hero, elle s’inscrit durablement dans la mémoire collective — prouvant que le cinéma d’arts martiaux conserve toujours sa capacité à surprendre… là où on ne l’attendait plus.
Source originale: www.begeek.fr